GALERIE OURIKA vous présente

latifa ait-tassaout

" AIT-TASSAOUT "

 Peintures à l'huile

 

 

 Il existe des chemins, en peinture, que l'on  croit depuis longtemps explorés, jusqu'à ce qu'un artiste s'y aventure et en montre les richesses inexploitées.

AiT-TASSAOUT, dont on sait peu de choses, à part qu'elle est née à marrakech à la fin des années 60, semble enprunter dans ses premières peintures la voie d'un "expressionnisme abstrait" influencé par les couleurs de sa ville natale, mais ce premier sentiment est rapidement balayé par un autre sentiment: l'émerveillement.

Comment parler de ces équilibres qui chutent et se reforment à mesure qu'on regarde ?

De ces contours qui vibrent ?

De ces éléments comme taillés dans la brume ?

Que dire de ces plans qui glissent ?

De ce monde sans poids et sans ombres fait de forces grouillantes ?

Car ici tout bouge, nage, fuit, revient sans cesse. Et malgré ce choc des éléments, nous sommes face à une peinture d'un calme extraordinaire, qui procéde la création d'un monde nouveau où l'on force l'invisibilité foncière des éléments jusqu'à ce que cette invisibilité devienne élémentaire, c'est à dire une chose que l'on peut voir et faire voir.

Le geste pictural se déploie sur un fond composé d'un jus ( de la peinture très délayée), inégalement réparti ( de la différence de densité naît un clair-obscur) et souvent encore frais, afin qu'un peu de la couleur du fond se mélange à la création du motif créant ainsi une sorte de perspective et des profondeurs vertigineuses.

le regard, pour peu que l'on soit attentif, est happé, entraîne au coeur de la création.

Pour parler de sa peinture, AIT-TASSAOUT dit qu'elle passe par le chas d'une aiguille, tant la marge est étroite et l'échec redouté.

Ca passe ou ça casse, ainsi beaucoup de tableaux sont détruits pour ne garder que ceux où la magie opère.

Ce sont donc des oeuvres rares, précieuses, subtiles, des instants de grâces d'un peintre en devenir, aux quels il faut consacrer un peu de temps afin qu'ils puissent agir et nous mener en ce lieu mystérieux où un monde se révèle dans toute sa splendeur.

Entre 2003 et 2007, de la série " le lointain bleu" aux dernières grandes toiles, les couleurs s'assombrissent, les motifs disparaissent, l'abstraction n'est plus un chois délibéré, mais le résultat d'une soustraction.

AIT-TASSAOUT épure afin que demeure l'essentiel, lumière et matière, une sensation pure.

 

Gérard Langre

 




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